Finale des Championnats du monde, Finale de la Champions Cup, Finale de la Coupe suisse, finale des playoffs : que ce soit sur la scène internationale ou en Suisse, il n’y a aucun match d’unihockey décisif que le duo d’arbitres Baumgartner/Kläsi n’ait pas dirigé durant sa longue carrière. Après 23 saisons, le moment sera venu d’y mettre un terme. Mais avant cela, Thomas Kläsi jette avec nous un regard sur ce parcours bien rempli.

Thomas Kläsi, ton partenaire et toi avez derrière vous 22 ½ saisons en tant qu’arbitres. Comment fait-on pour avoir une carrière aussi longue ?

Il y a surtout une chose qui est essentielle : avoir du plaisir dans l’univers de l’unihockey. Jusqu’à ce jour, nous avons dirigé 1239 rencontres. Je crois que sur ce nombre, il n’y a même pas cinq fois où j’ai dû me forcer pour aller arbitrer. J’ai toujours eu le feu sacré. C’est seulement ainsi qu’il m’a été possible d’avoir une aussi longue carrière. Bien entendu, en plus de cela, il faut également le soutien de son entourage. Ma compagne ne s’est heureusement jamais plainte du fait que j’étais fort souvent absent. Parfois, ça nous effraie nous-mêmes de penser que 22 ½ saisons ont passé si vite.

Quels conseils donnerais-tu aux jeunes paires d’arbitres pour avoir une carrière aussi longue et couronnée de succès que fut la vôtre ?

Dans l’ensemble, le secret de notre succès a été de planifier les choses à long terme et d’être motivés pour atteindre nos objectifs. Ceux-ci ne devraient pas être trop élevés en début de carrière. Ensuite, il faut avoir assez de punch pour mener à bien tout cela. Je crois qu’il n’y a aucune paire d’arbitres qui n’ait pas eu envie de baisser les bras à un moment ou à un autre.

De tous les souvenirs que tu as de vos matches arbitrés ensemble, lesquels sont les plus présents encore maintenant ?

Nous aurons bien sûr toujours en mémoire les matches phares tels que la finale des Championnats du monde 2006, la finale de la Champions Cup 2013, la finale des Championnats du monde universitaires 2002 ou encore divers derbys internationaux entre la Suède et la Finlande. Notre premier match de LNA en septembre 1996 a aussi été un moment particulier. Cela s’est fait de manière assez spéciale. Nous étions alors tout juste arbitres de LNB quand les deux clubs de LNA Rot-Weiss Chur et Torpedo Chur se sont retrouvés face à face en 16es de finale de la Coupe suisse. A cette époque-là, les clubs devaient encore chercher eux-mêmes des arbitres et les deux clubs en question voulaient en fait convoquer le duo d’arbitres expérimenté Baumgartner/Baumgartner. Cependant, ils se sont trompés de numéro et ont ainsi contacté sans s’en rendre compte mon partenaire Thomas Baumgartner. Nous avons accepté d’arbitrer le match. Bien entendu, sur place, ils sont tous tombés des nues quand ils nous ont vus arriver.

Quelles autres anecdotes tirées de votre carrière d’arbitres y a-t-il encore à raconter ?

Il y en a beaucoup. Par exemple, je me souviens bien des Championnats du monde M19 en Allemagne, en 2001. Il s’est passé une scène que nous n’avons vécue qu’une seule fois : nous n’arrivions tout simplement pas à nous mettre d’accord sur la reprise du jeu. Boumi (N.D.T. : surnom pour Baumgartner) avait sifflé une pénalité et moi un coup franc. Mais nous n’étions absolument pas d’accord sur la direction de la reprise du jeu. Nous sommes sûrement restés au moins deux minutes au milieu du terrain à nous disputer à ce sujet. Boumi a fini par prendre le dessus et j’étais assez énervé à cause de cela. A la fin du match, l’observateur de l’IFF est venu nous voir et nous a notamment félicités pour notre bonne communication interne. Heureusement, il ne comprenait pas le dialecte bernois et n’a donc rien su de tous les noms d’oiseaux que nous nous étions envoyés sur le terrain (rires).

Lors des Championnats du monde messieurs qui ont eu lieu récemment à Riga, vous avez reçu la médaille d’argent du mérite IFF pour votre participation à six Championnats du monde messieurs. Que signifie pour vous une telle distinction ?

Lorsque j’ai finalement reçu la médaille du mérite, cela m’a rendu fier. J’étais surtout fier de tout ce que nous avions accompli pour obtenir ces six participations à des Championnats du monde. Cette distinction me donne l’impression que la prestation des arbitres est également reconnue.